"Pathologies" de Zakhar Prilepine.

Un régiment de jeunes Russes envoyés en Tchétchénie s’installe dans une école abandonnée. L’attente, les opérations de nettoyage, les sardines qu’on s’enfile, direct, l’oignon et le sel, roboratifs, la vodka… Les copains auxquels on s’attache à force de partager l’ennui. La peur envahit un sombre héros, Egor. Les récits des gueules arrachées, des viscères éparpillées s’intercalent avec les souvenirs de Dacha, la femme laissée au pays, celle qui génère amour et jalousie, une jalousie presque pathologique. Surgissent comme un pansement les réminiscences de l’enfance. Prilepine sait de quoi il parle, il a participé aux deux guerres tchétchènes. Son récit n’est pas politique, mais pathétique et désespéré. Il raconte l’universelle souffrance des hommes.